Cyclisme : Comprendre sa température corporelle
On ne va pas se mentir, lorsque l’on pense aux datas relatives à la performance en cyclisme, la température corporelle vient rarement en première position. Et pourtant ! Elle peut se révéler extrêmement intéressante pour optimiser sa progression et ses entrainements.
Température corporelle : de quoi parle-t-on ?
La température corporelle est un produit du métabolisme. La chaleur est l’énergie dégagée par le travail des cellules de notre corps surtout celles du foie, du cerveau, du cœur et des muscles en activité.
La température corporelle « normale » est comprise entre 36,1 et 37,8°C. On parle de fièvre au-delà de 38°C et d'hypothermie en deçà de 35°C.
Pour mesurer la température du corps, il faut utiliser un thermomètre. Il en existe différents types : au gallium, électronique ou digital, infrarouge, à cristaux liquides.
Selon l’appareil, la mesure peut se faire au niveau du rectum, de la bouche, de l’aisselle, de l’oreille, du front ou des tempes.Selon le thermomètre et la zone de mesure, le résultat sera plus ou moins fiable. Les plus précis sont les thermomètres infrarouges ou digitaux.
Température corporelle : la data du future en cyclisme ?
La température corporelle interne ne bénéficie pas encore de la même attention que par exemple la FTP. Pourtant, la température corporelle interne influence ces valeurs.
Durant l’exercice, la température corporelle augmente naturellement. Mais, si elle augmente de trop, la puissance ou la vitesse produite sont diminuées. En effet, le corps humain redirige la circulation sanguine des muscles actifs vers la peau pour dissiper la chaleur métabolique.
Cela diminue drastiquement les performances.
Dans les faits, après une séance intensive à la salle de sport, la température corporelle peut augmenter jusqu’à 3 degrés et rester élevée pendant quelques heures après la fin de l’activité. À travers le phénomène de la thermogenèse, la transpiration et la vasodilatation augmentent de façon à pouvoir éliminer l'excès de chaleur.
Mesurer sa température corporelle pour prévenir l’hypotHermie
L'hypothermie survient lorsque l'organisme perd plus de chaleur qu'il n'en produit. La température corporelle chute, et il faut redouter un arrêt cardiorespiratoire ou des troubles cardiaques si des mesures appropriées ne sont pas prises rapidement.
Plusieurs causes peuvent être observées :
Tout traumatisé peut souffrir d’hypothermie, quelle que soit la saison. C’est pourquoi il faut toujours couvrir les victimes d’accidents avec une couverture de survie.
Les sports et séjours en montagne (et en haute montagne l’été) sont bien sûr une circonstance à risque et l’hypothermie peut survenir dans plusieurs cas. Une avalanche ou une chute sont généralement associées à des traumatismes qui contribuent à mettre la vie en danger et compliquent les choses, d’autant que l’hypothermie s’installe alors brutalement.
Lors d’une immobilisation forcée liée à des conditions météorologiques difficiles ou à des problèmes techniques, l’hypothermie est plus progressive et souvent accompagnée de gelures et de déshydratation.
Les signes de L’HYPOTHERMIE
Tout dépend de la température du corps :
à 34 °C, il s’agit d’une hypothermie modérée . Le sujet est fatigué, il a du mal à parler, ses mains et ses pieds sont engourdis, il frissonne beaucoup et sa peau est froide. C’est à ce stade que des mesures peuvent être prises sur place pour que l’hypothermie ne s’aggrave pas Aux stades suivants, les tentatives de réchauffement peuvent être dangereuses et précipiter les accidents cardiaques.
à 32 °C, la peau est cadavérique et, signe très important, le sujet ne frissonne plus. Il peut tenir des propos incohérents, parfois violents. Il peut même prétendre avoir trop chaud. On vous renvoie au film Everest pour constater les effets de ce stade d’hypothermie.
à 30 °C, il est en état de stupeur, ses muscles sont raidis, sa peau est violacée.
à 28 °C, le sujet est dans le coma, mais réagit encore, ses mâchoires sont crispées, sa respiration irrégulière et son pouls très lent.
à 25 °C, il ne réagit plus, la respiration s’est arrêtée, on ne sent plus son pouls et ses pupilles sont dilatées : il est en état de mort apparente. Il n’est pas rare que, même à ce stade, le sujet récupère sans séquelles si une équipe spécialisée a pu mettre rapidement une réanimation en place. En effet, même privé d’oxygène, le cerveau est préservé plus longtemps si la température du corps est très basse. En revanche, à 37 °C, le cerveau ne supporte l’absence d’oxygène que trois minutes.
Comment éviter l’hypothermie et maintenir sa température corporelle ?
En montagne, l’équipement vestimentaire est bien sûr primordial. Il faut prévoir des textiles isolant du froid : soie, laine, fibres synthétiques de type polaire.
Plusieurs couches de vêtements sont nécessaires, ainsi qu’un bonnet, car le cuir chevelu, riche en vaisseaux sanguins, est une source majeure de perte de chaleur. Également, ayez toujours une couverture de survie sur vous !
Munissez-vous si possible de boissons chaudes et de nourriture riche et sucrée. Les boissons alcoolisées ne protègent pas contre le froid et ne permettent pas de se réchauffer, bien au contraire.
À écouter >> Comment adapter son hydratation à l’effort ?
En cas d'immobilisation forcée, il faut trouver un abri qui, même précaire, protégera des effets du vent.
Si possible, il ne faut pas garder de vêtements humides sur soi. L'humidité multiplie les effets néfastes du froid.
Dans l’eau, le refroidissement est 20 à 30 fois plus rapide que dans l’air sec. Lorsque l’on est bloqué dans l’eau froide, il est paradoxalement préférable de ne pas bouger. L’exercice produit des calories qui s’échappent de la surface du corps sans le réchauffer. De plus, nager dans l’eau froide épuise. Il faut si possible maintenir sa nuque hors de l’eau. C’est là que se trouvent les récepteurs de la régulation de la température.
Insolation et coups de chaleur : réguler sa température corporelle
Tous les sportifs, même les plus endurcis, peuvent être frappés d’insolation. Avec ou sans coup de soleil, déjà bronzé ou non, chacun peut être touché lors d’une exposition trop prolongée ou trop intense de la tête au soleil.
C’est par la sueur que le corps lutte contre la chaleur. Il faut donc boire suffisamment pour permettre la production de sueur, et ne pas entraver son évaporation. Plus l’atmosphère est humide, moins la sueur pourra s’évaporer, et moins l’organisme supportera la chaleur.
Les premiers signes d’un coup de chaleur sont :
sensation de chaleur intense
rougeur de la peau
troubles du comportement pouvant aller de l’hébétude à l’agressivité
démarche titubante
fatigue et soif intenses
crampes
nausées, voire vomissements.
Pour vous prémunir du coup de chaleur, choisissez des vêtements amples, légers, de couleurs claires. Évitez les atmosphères mal ventilées et les heures chaudes.
Il est préférable de boire en fractionnant les prises pour améliorer la régulation de la température.
En cas de forte chaleur, diminuez l’intensité de l’effort et faites des pauses à l’ombre. Si une épreuve a lieu dans un pays chaud, une période d’acclimatation d’au moins quatre jours est indispensable (idéalement 12 à 14 jours).