Dans la Tête d'un Cycliste

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Valentin Madouas : entre exploits et authenticitÉ, LE PORTRAIT D’UN CHAMPION HORS NORME

Il y a des cyclistes qui marquent l’histoire par leur palmarès. D’autres, par leur manière de courir. Valentin Madouas, lui, fait les deux. Champion de France, médaillé olympique, grimpeur, puncheur, coureur de classiques, homme de Grand Tour… Essayez de le ranger dans une case, il en sortira aussitôt.

 Rencontre avec un coureur aussi instinctif que réfléchi, qui n’a pas fini de surprendre.

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Valentin Madouas : un destin tracé, mais pas tout droit

Valentin Madouas est né pour rouler, mais pas forcément pour suivre les sentiers battus. Fils de Laurent Madouas, ancien coureur pro, il a d’abord touché à tout : natation, judo, course à pied… avant de poser ses roues sur le bitume. "Mes parents m’ont mis à faire pas mal de sports parce que j’avais besoin de me défouler", raconte-t-il. "Et quand il a fallu choisir, le vélo s’est imposé."

S’il a pris son temps pour passer professionnel – trois ans en amateur pour allier sport et études – c’était pour apprendre à gagner. "Quand on arrive chez les pros, on gagne rarement. Il faut savoir comment gérer la pression, apprendre à courir intelligemment." Un apprentissage qui a porté ses fruits.

Un palmarès en béton armé

Valentin Madouas,  sur le Podium du Tour des Flandres (3e en 2022)

Difficile de résumer la carrière de Madouas en quelques lignes, mais voici quelques faits d’armes marquants :

✅ Médaille d’argent aux Jeux Olympiques de Paris 2024
✅ Champion de France sur route en 2023
✅ Podium sur le Tour des Flandres (3e en 2022)
✅ Top 10 sur le Tour de France
✅ Vainqueur de Plouay et de Paris-Bourges

Et pourtant, Valentin ne se considère pas comme un coureur figé dans un style : "Je prends les courses comme elles viennent. Un jour je suis puncher, un autre grimpeur. Peu importe, tant que je peux être performant."

Le surnom qui en dit long : "4x4"

Dans le peloton, il est surnommé "4x4". Pas parce qu’il roule sur des chemins de terre, mais parce qu’il passe partout. Thibaut Pinot et Antoine Duchesne lui ont trouvé ce surnom en stage, et il lui colle à la peau. "Ça me va bien reconnaît-il en riant. Je ne veux pas être cantonné à un seul type de course."

Ce côté polyvalent se traduit aussi par une approche originale en course : alors que beaucoup cherchent à être bien placés à l’avant du peloton pour éviter les pièges, lui préfère observer et économiser ses forces. "On croit souvent que rester derrière, c’est une perte d’énergie, mais j’ai analysé mes données : en fait, ça peut être un avantage."

Un coureur qui se nourrit de la pression

Valentin Madouas, médaille d'argent lors de la course en ligne des Jeux olympiques

Pour certains, l’enjeu d’une médaille olympique peut paralyser. Pour Madouas, c’est un carburant. "Je suis arrivé aux JO en me disant que c’était une course comme une autre. Et c’est peut-être ça qui m’a permis d’aller chercher cette médaille."

Et quelle médaille ! Lors de l’épreuve en ligne des JO de Paris, il a tenu tête aux plus grands, s’accrochant à la roue de Remco Evenepoel avant de filer vers une incroyable deuxième place. "J’ai pris chaque kilomètre comme une arrivée. Je me suis dit : tiens encore cinq kilomètres, tiens encore trois… et au bout, il y avait la médaille."

Un leader qui sait aussi être équipier

S’il est aujourd’hui l’un des leaders de l’équipe Groupama-FDJ, Madouas n’a jamais eu de mal à jouer un rôle d’équipier. "Je suis là pour aider l’équipe à faire la meilleure performance possible. Si on me dit que je dois bosser pour un autre, je le fais sans problème."

Son ascension vers un statut de leader s’est faite progressivement, avec un vrai déclic en 2022 : "Le jour où je suis monté sur le podium du Tour des Flandres, je me suis dit que j’avais ma place parmi les meilleurs."

Un homme attaché à ses racines

En dehors du vélo, Madouas cultive des passions qui en disent long sur son caractère :

  • L’hippisme, une passion partagée avec sa compagne, impliquée dans l’élevage de chevaux. "Il y a des similitudes incroyables avec l’entraînement des cyclistes !"

  • Le Stade Brestois, son club de cœur. "Je vais voir des matchs dès que je peux."

  • La nature, avec un goût prononcé pour les paysages et la solitude en selle. "Rouler seul, ça me permet de réfléchir, de profiter du moment."

Engagé aussi en dehors du vélo, il organise une randonnée annuelle dont les fonds sont reversés à la recherche contre le cancer digestif et les commotions cérébrales. "Quand on a une image, autant s’en servir pour la bonne cause."

Et la suite ?

Si Valentin Madouas n’aime pas être enfermé dans une case, il sait où il veut aller : plus haut, plus fort.

Avec un programme taillé pour briller sur les classiques, il compte bien continuer à écrire son histoire."J’adore ce sport parce qu’il me permet de vivre des émotions uniques. Je suis là pour en profiter à fond."

Et nous, on sera là pour suivre la suite de l’aventure !



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