Dans la Tête d'un Cycliste

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Les technologies ont-elles bouleversé nos entrainements ?

Les technologies sont incontestablement de plus en plus présentes dans nos entrainements. Mais jusqu’où ce lien est-il poussé ? Peut-on aujourd'hui dire que les technologies ont totalement bouleversé nos entrainements ?

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Aux origines de l’arrivée des technologies dans nos entrainements

Le livre Moneyball de Michael Lewis raconte comment l’analyse et l’utilisation des données a permis à une équipe de baseball en difficulté et avec un petit budget de remporter le championnat. 

Au lieu de baser le recrutement de nouveaux joueurs sur leur notoriété ou leur feeling, une toute nouvelle stratégie d’analyse de joueurs est mise au point en se basant sur les chiffres pour s’assurer de recruter le profil précis dont a besoin l’équipe.

La première équipe de cyclistes à avoir utilisé la data est l’équipe de cyclisme Sky (devenue depuis Team Ineos),  créée en 2010, et qui a ainsi décidé de faire de l’exploitation des données son point fort dans sa quête de domination du cyclisme mondial.

Quand le visible ne suffit plus, c’est l’indicible qui intervient. Ce sont les raisons pour lesquelles les technologies ont fait leur entrée dans le sport de haut niveau il y a près de vingt ans.

Lexique des technologies d’aujourd’hui

Intelligence artificielle (abréviée en IA) : Ensemble de théories et de techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l'intelligence humaine. 

Machine learning (traduit en français par « apprentissage automatique ») : Processus de fonctionnement d’un système d’intelligence artificielle par lequel le système est doté d’une capacité à apprendre à résoudre des tâches pour lesquelles il n’a pas été explicitement programmé.

Deep learning (traduit en français par « apprentissage profond ») : Ensemble de méthodes d'apprentissage automatique tentant de modéliser avec un haut niveau d’abstraction des données grâce à des architectures articulées de différentes transformations non linéaires. 

Au départ l’argument était de prévenir et donc éviter les blessures mais les scientifiques se sont rendu compte que les technologies peuvent influer sur les prestations des professionnels du sport. Nous sommes passés des méthodes d'entraînement basé sur la fréquence cardiaque, puis la cadence puis à la puissance en watt à désormais l’analyse  de la variabilité cardiaque en quelques années.

Quelles données peut-on récolter pour améliorer nos entrainements ?

  • Mesure du taux de lactate : cette mesure importante sert à dépister une mauvaise oxygénation des tissus musculaires, synonyme de fatigue musculaire.

  • Mesure de la température : exposé à des températures inhabituelles, le corps peut réagir de manière surprenante. Une surchauffe de l’organisme peut en effet entraîner une forte diminution des performances sportives. Par ailleurs, tout le monde réagit différemment en la matière. D’où l’idée de chercheurs de faire ingurgiter aux cyclistes un capteur de type thermomètre sous la forme d’une pilule pour un monitoring de longue durée.

  • Mesure du stress : le stress a un impact considérable sur le niveau de performance du cycliste. Le stress entraîne notamment une hausse du rythme cardiaque et de la température du corps. Il est un énorme consommateur d’énergie. Réduisez votre niveau de stress et vous serez plus performant plus longtemps. D’où l’intérêt de travailler avec des capteurs de stress dans le cyclisme. L’analyse des données liées au stress à vélo a par exemple mis en évidence la plus-value des reconnaissances des descentes de montagne ou des arrivées des courses cyclistes, que ce soit sur le vélo ou par le biais de la vidéo.

  • Mesure de la pression des pneus : Avec une précision de 0,01 bar, les capteurs actuels sont en mesure de collecter une donnée exploitable directement pendant la course. Un système d’alerte pourrait en effet informer le directeur sportif dès que la pression des pneus d’un de ses coureurs diminue de manière suspecte.

  • Analyse ADN : pour un cycliste professionnel, il n’est pas tout de rouler vite, encore faut-il pouvoir récupérer rapidement de ses efforts sur le vélo. La nutrition joue ici un rôle capital. Saviez-vous par exemple que plusieurs grands coureurs (comme Mathieu van der Poel) ont procédé à une analyse ADN pour déterminer le ‘recovery shake’ (boisson de récupération) le plus efficace pour une récupération rapide d’un effort?

Dès lors que chaque gain est potentiellement synonyme d’avantage concurrentiel, tout se mesure, tout s’analyse. 

Mais il est aussi possible de récolter des données externes :

> La Météo en intégrant le prédictif 

> La position et l’impact sur le coefficient de pénétration dans l’air

> Le vent et l’impact sur la puissance à produire. 

> Le taux d'humidité…

L’ensemble de ces éléments peuvent parfaitement être mis au service de la performance des cyclistes, à un instant T ou de façon plus globale.

Technologies du futur : de quoi l’avenir du cyclisme sera fait ?

Un jour peut-être pourrons nous suivre le Tour de France  au plus près des coureurs via une application. 

Les spectateurs auraient la possibilité de sélectionner un coureur et d’obtenir une multitude d’informations en temps réel : position dans la course, rythme cardiaque, watt et même un réservoir d’énergie …

En passant d’un coureur à l’autre, le spectateur entrerait  dans une dimension active.Cette forme de réalité augmentée offrirait une immersion inédite au cœur du peloton. Une fonctionnalité qui renforce considérablement l’attrait des courses à une époque où les téléspectateurs se contentent de plus en plus des résumés de course ou des 20 derniers km de course.

Une entreprise belge développe un programme de détection des aptitudes sportives dans les écoles pour orienter les jeunes vers les disciplines qui leur conviennent le mieux. Cela interpelle mais c’est bien comme cela que les sportifs du futur seront détectés très jeunes. 


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