Étape du Tour : on débunke toutes les idées reçues sur le cyclisme au féminin !

Ce week-end a eu lieu l’Étape du Tour de France, aussi mythique que redoutée. Une fois encore, de courageux amateurs se sont élancés sur un parcours parmi les plus relevés jamais retenus. Au sein du peloton de départ, des femmes, prêtes à vivre leurs rêves de cyclistes coûte que coûte, allant parfois à l’encontre de nombreuses idées reçues. Ce sont ces croyances désuètes que nous démontons aujourd’hui en direct de l’événement.

Les femmes et le cyclisme : état des lieux

Historiquement, le cyclisme est considéré comme un sport d’homme. Là où de nombreuses disciplines parviennent désormais à attirer un pourcentage significatif de femmes, le vélo peine encore à convaincre.

Sur l’Étape du Tour de France, les femmes représentent 7% des inscrits. Ce pourcentage est en augmentation chaque année et l’objectif affiché d’ASO, organisateur de la course, est de poursuivre les efforts pour augmenter la participation féminine. Des stratégies qui paraissent pour l’instant payantes puisque 62% des femmes inscrites participent à leur première édition.

Nous avions consacré il y a peu un article sur la mise en avant des femmes sur durant cette course incontournable. Les chiffres cités sur particulièrement parlant et donnent quelques pistes de réflexion pour faciliter l’accès des femmes à la pratique du cyclisme.

Au départ de l’Étape du Tour de France, nous avons eu la chance de rencontrer trois femmes qui s’apprêtaient à réaliser l’exploit de se lancer à l’assaut des différents cols pour rallier Nice.

  • Hélène Clauzel : Double championne de France de cyclo-cross élite, Championne du monde de cyclo-cross en relais mixte, Championne d'Europe de cyclo-cross en relais mixte et ambassadrice de la marque Julbo.

  • Laurie Genovese : Championne du monde, de France ,et vice championne d’Europe de parapente

  • Hermine Gualtierotti : Jeune cycliste de 23 ans qui participe à sa 1ère Étape du Tour de France.

Ensemble, nous allons discuter de l’intégration des femmes dans le cyclisme et des éventuels freins qu’elles peuvent rencontrer.

Les femmes cyclistes face aux idées reçues

Dans le monde du cyclisme, les vieilles idées reçues ont la dent dure et celles qui concernent les femmes plus particulièrement. En voici un petit florilège :

  • Le cyclisme féminin n'est pas aussi excitant que le cyclisme masculin : 

Les courses féminines offrent souvent des stratégies de course tout aussi, sinon plus, dynamiques et excitantes que celles des courses masculines.

  • Les femmes ne peuvent pas supporter de longues distances 

De nombreuses cyclistes féminines participent et excellent dans des courses d'endurance et des ultra-marathons, prouvant leur incroyable endurance et résilience.

  • Il y a moins de compétition dans le cyclisme féminin :

Le niveau de compétition est très élevé dans le cyclisme féminin, avec de nombreuses athlètes de classe mondiale rivalisant pour les premières places.

  • Le cyclisme féminin n'a pas de légendes ou de stars :

Il existe de nombreuses cyclistes féminines légendaires comme Marianne Vos, Annemiek van Vleuten, et Lizzie Deignan, qui ont marqué l'histoire du sport.

  • Les femmes ne sont pas intéressées par le cyclisme :

 Le nombre de femmes pratiquant le cyclisme, que ce soit en tant que sport de compétition ou loisir, est en constante augmentation, prouvant que l'intérêt est bien présent.

  • Le cyclisme féminin ne mérite pas la même couverture médiatique : 

La sous-représentation dans les médias ne reflète pas l'intérêt réel et la qualité des compétitions féminines. Une meilleure couverture pourrait stimuler davantage l'intérêt du public.

  • Le cyclisme féminin n'a pas de longue histoire :

Le cyclisme féminin a une riche histoire avec des pionnières qui ont ouvert la voie dès la fin du 19e siècle, bien avant l'organisation formelle des compétitions modernes.

  • Les femmes cyclistes ne peuvent pas concilier vie personnelle et carrière sportive : 

Comme leurs homologues masculins, de nombreuses cyclistes féminines réussissent à équilibrer leur vie professionnelle et personnelle, parfois même en gérant des responsabilités familiales tout en poursuivant leur carrière sportive.

Ces idées reçues sont souvent basées sur des stéréotypes dépassés et ne reflètent pas la réalité et le potentiel du cyclisme féminin.

Crédits : Justin Galant

Cyclisme féminin : les freins à la pratique

  • Manque d'infrastructure et de sécurité :

Les routes et pistes cyclables peuvent ne pas être adaptées ou sécurisées, ce qui décourage les femmes de pratiquer le cyclisme. Le manque d'éclairage, de pistes dédiées et de protection contre le trafic dense sont des préoccupations majeures.

  • Inégalités d'accès et de couverture médiatique :

La couverture médiatique du cyclisme féminin est souvent insuffisante, ce qui limite la visibilité et les opportunités pour les femmes. De plus, les sponsors et les financements sont souvent moins accessibles pour les athlètes féminines.

  • Préjugés sociaux et culturels :

   - Les stéréotypes de genre et les préjugés culturels peuvent décourager les femmes de s'engager dans le cyclisme. Des perceptions erronées sur la force physique ou l'endurance des femmes peuvent également jouer un rôle.

  • Manque d'équipements adaptés :

 Les équipements spécifiques pour les femmes (vélos adaptés à leur morphologie, vêtements de cyclisme, etc.) peuvent être moins disponibles ou plus coûteux, rendant la pratique du cyclisme moins accessible.

  • Accès limité à des groupes et communautés de cyclistes :

   - Les femmes peuvent se sentir isolées ou intimidées par la prédominance masculine dans les clubs et les groupes de cyclisme. Le manque de modèles féminins et de mentors dans le domaine peut aussi limiter leur engagement et leur progression. En pratique, on voit toutefois que l’accueil est très majoritairement bienveillant et qu’une fois les portes d’un club poussées, les femmes ne reviennent pas en arrière.

Aborder ces freins peut contribuer à créer un environnement plus inclusif et encourageant pour les femmes cyclistes, favorisant ainsi une plus grande participation et un développement équitable du sport.

Développer le cyclisme féminin

Bien que partisane d’une pratique mixte à terme, Laurie nous confie qu’elle apprécie les initiatives prises en faveur du cyclisme féminin : courses dédiées, équipes non mixtes, pelotons 100% féminins… Le but est simple : démocratiser la discipline auprès d’un large public de femmes en leur permettant un accès peut-être moins effrayant au départ.

Une de ces initiatives, mise en place en 2023, a marqué un véritable tournant dans le monde du cyclisme féminin amateur. Hutchinson, en collaboration avec l’association Femme & Cycliste, a lancé une équipe 100% féminine pour relever le défi de l’Étape du Tour de France.

“Notre engagement en tant que Fournisseur Officiel de l’Étape du Tour de France nous a rapprochés de femmes passionnées de cyclisme, avec pour objectif de les préparer « comme des pros » et de les encourager à se surpasser lors de cette cyclosportive emblématique, qui s’est tenue le 9 juillet 2023.”

Forte du succès de l’initiative, la marque a choisi de repartir dans cette aventure. Cette année, elles sont 14 femmes au départ à faire partie de cette équipe 100% féminines. Des femmes aux parcours différents, avec une grande diversité de niveaux et d’objectifs. Mais des femmes avec une idée commune en tête : atteindre Nice et franchir la ligne d’arrivée.

Mais elle n’est pas la seule ! La célèbre marque de cyclisme JULBO s’est associée à WILMA, première marque de textile cycliste dédiée aux femmes, afin de créer une équipe 100% féminine sur l’Étape du Tour de France. Au-delà de la mise en avant du cyclisme féminin, le but est surtout de permettre à chaque participante de vivre pleinement son aventure avec la même soif de défi et la même détermination dans le regard que n’importe quel coureur sur la ligne de départ.

Du côté des professionnelles, le retour du Tour de France des Femmes by Zwift permet, malgré une médiatisation encore limitée, de mettre en lumière les championnes de la discipline avec l’espoir d’obtenir, à force de détermination et de prises de conscience, une couverture médiatique à la hauteur des efforts fournis.


Étape du Tour : on débunke toutes les idées reçues sur le cyclisme au féminin !

 

Précédent
Précédent

Rouler en équilibre : comment concilier vie pro et vie perso ?

Suivant
Suivant

Les français en feu sur le Tour de France !